La baie d’Ha Long, merveille naturelle du Vietnam
- 14/01/2025 à 11h12
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Au nord-est du Vietnam, à 165 km de sa capitale Hanoi, la baie d’Ha Long (ou Along) forme l’un des plus beaux paysages de la planète.
Inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1994, elle abrite des milliers de pitons rocheux recouverts de végétation, éparpillés dans une incroyable eau couleur émeraude. Fierté du pays tout entier, ce site mythique est né de la mer, venue inonder des karsts à tours, sur quelque 65 650 hectares, soit le plus grand exemple du genre au monde.
Certes touristique, la baie d’Ha Long reste un endroit magique. On l’explore au fil de l’eau, en bateau, en kayak et en barque traditionnelle, de villages flottants en grottes spectaculaires. En rusant un peu, on pourra même dénicher quelques coins un peu moins fréquentés…
Baie d’Ha Long : paysage emblématique du Vietnam
Plus de 2 000 îles et îlots calcaires, de toutes tailles et de toutes formes, émergent des eaux émeraude d’Ha Long Bay. « Pains de sucre », comme on les appelle. La baie d’Ha Long et l’archipel de Cat Ba voisin constituent l’une des plus importantes zones de tours « fenglin » (tours isolées) et de pics « fengong » (grappes de pics coniques) au monde. Mais aussi un tiers des lacs marins du monde ! Certains n’apparaissent qu’à marée haute, à l’image de Ang Toi et Ang Sang.
L’érosion a également donné naissance à une quarantaine de grottes, caractéristiques du paysage de la baie d’Ha Long et témoins de l’évolution géologique du site. Elles ont servi de cachette durant la guérilla nord-vietnamienne dans les années 1940-1950.
À l’écart du continent, la baie d’Ha Long et l’archipel de Cat Ba abritent une biodiversité exceptionnelle. Recouverts par la forêt tropicale, îles et îlots karstiques côtoient mangroves, vasières et récifs de corail. S’épanouissent ici environ 4 910 espèces animales et végétales, à la fois terrestres (56 %) et aquatiques (44 %) et au moins mille espèces de poissons.
Les lieux recèlent une cinquantaine d’espèces endémiques, comme le singe Cat Ba Langur. Il ne vit que sur l’archipel de Cat Ba, dont il est le symbole. C’est l’une des espèces de primates les plus menacées de la planète : sa population ne comporte qu’une soixantaine d’individus seulement.
Comment visiter la baie d’Ha Long : jonque-hôtel ou excursion à la journée ?
Grands immeubles, parc d’attractions… à l’approche d’Ha Long City, qui désigne les deux villes voisines de Bãi Cháy et Hòn Gai, le béton fait partie du paysage. Déconcertant, mais il ne faut pas s’arrêter à cette première impression laissée par ces deux villes où l’on passe la nuit avant de se rendre dans la baie. Et encore, de plus en plus de voyageurs les zappent pout se rendre directement à l’embarcadère de Tuần Châu à 20 km de là. (Attention : certaines croisières sur réservation partent de Hon Gai.)
Une fois sur l’eau, les « pains de sucre » semblant flotter à la surface nous plongent au cœur d’un paysage marin spectaculaire, comme sculpté sur mesure par la nature. Beau par toute météo, tant ensoleillée que brumeuse – les pitons rocheux se font alors désirer, apparaissant, disparaissant, prenant l’apparence d’ombres chinoises…
Pour explorer les lieux, on peut acheter son billet à l’embarcadère pour les sorties les plus courtes (4-6 h, routes 1 & 2, de 150 000 à 750 000 dongs).
Pour les balades plus longues (8 h et plusieurs jours), il faut passer par un prestataire et réserver. On sera dans tous les cas loin d’être seul au monde, mais pour mettre toutes les chances de son côté, mieux vaut bien choisir son excursion.
Booker la première venue peut coûter cher, à la fois financièrement et moralement. Rien de plus frustrant, dans un lieu aussi mythique, que le sentiment d’être tombé dans un attrape-touristes !
À la journée, on table sur une sortie de 6 h minimum (impossible à faire pour une excursion à la journée depuis Hanoi), soit la route 2. Les sorties plus longues se font en bateau privé et sur réservation (8 h). La sortie plus courte (4 h, route 1) est décevante : il faut déjà une heure pour s’enfoncer au milieu des îles…
Pour profiter pleinement de la baie d’Ha Long sans être pressé par le temps, l’idéal reste de réserver une croisière en jonque-hôtel et passer au moins une nuit sur l’eau. On laisse ainsi le temps au bateau de naviguer plus loin, à l’écart des foules.
Et le lendemain matin, quel réveil ! Des impressionnants îlots rocheux, touffus de verdure, émanent de magnifiques concertos d’oiseaux. La magie s’intensifie lorsqu’un pêcheur, seul dans sa barque, passe paisiblement en jouant des percussions avec deux morceaux de bois.
Que faire à la baie d’Ha Long ? Kayak, rando, grottes…
Une fois à bord, nous voilà plongés hors du temps. Au fil de l’eau, au flottement du drapeau vietnamien (omniprésent sur les bateaux, les villages flottants…), on se laisse hypnotiser par ce monde à part. Les pitons rocheux semblent se démultiplier à l’infini. Surtout, on ne se soucie plus de rien : les croisières proposent un service de restauration, aux saveurs vietnamiennes – forcément, les plats sont plus adaptés aux goûts occidentaux qu’une sortie street food à Hanoi.
Naviguer au beau milieu des pitons rocheux et à travers les villages de pêcheurs suffit déjà à nous combler, mais les activités proposées par les compagnies sont un vrai plus. La visite de grottes spectaculaires, notamment : Hang Đầu Gỗ, Hang Thiên Cung… Sans oublier la plus visitée, Hang Sửng Sốt, aussi appelée « Grotte de la Surprise ». Le royaume des stalactites et des stalagmites.
Le kayak fait aussi partie des incontournables. On évolue alors sur les eaux émeraude de la baie, en silence, juste au son des pagaies, au pied des impressionnantes îles. Çà et là, on s’aventure à l’entrée d’une grotte ou dans un tunnel naturel… Avant de s’arrêter sur une plage de poche, pour barboter ou s’allonger sur le sable. Les sorties se font généralement à la grotte du Tunnel (Hang Luồn).
La baie d’Ha Long abrite également des sentiers de randonnée menant à des vues imprenables. L’ascension la plus connue (mais aussi la plus fréquentée, beaucoup de monde en haute saison…) se trouve sur l’île de Titop, halte classique des croisières. Quinze minutes de grimpette et quelque 400 marches plus tard, on atteint le sommet, coiffé d’une petite pagode.
Tout là-haut, la vue panoramique sur la baie d’Ha Long est une sacrée récompense. Il ne faut cependant pas s’attendre à une petite île sauvage : restaurants, bars et magasins de souvenirs sont au rendez-vous et la plage attire les foules. S’y rendre idéalement tôt le matin ou pour le coucher du soleil.
Bai Tu Long : moins fréquentée, la petite sœur de la baie d’Along
Voisine de la baie d’Ha Long– elles forment à l’origine une seule et même baie – Bai Tu Long se fait plus confidentielle, moins fréquentée. Une excellente option pour fuir les foules, d’autant plus durant la haute saison. Certes, on passera à côté de quelques-uns des sites les plus spectaculaires de la baie d’Along, mais quoi de plus désagréable que de devoir faire la queue, pour visiter une grotte ou atteindre un sommet ?
Naviguer au gré des paysages magnifiques de Bai Tu Long aux côtés d’une vingtaine de bateaux maximum (contre plusieurs centaines au cœur de la baie d’Along) vaut bien ces quelques sacrifices. En contrepartie, on aura la chance de visiter le magnifique village de pêcheurs Vung Vieng, l’un des moins touristiques.
L’idéal est de prendre une excursion de 3 jours/2 nuits. Ces croisières sont plus chères que les autres : compter 300 € par personne (sans le transport terrestre).
Ses origines remontent au début du XIXe siècle, Vung Vieng était à l’origine un bon spot d’ancrage pour les bateaux, lors des tempêtes. Au fil du temps, des familles s’y sont installées – on en dénombrait 80 en 2014. Passer devant leurs maisons flottantes livre un aperçu de leur vie et de leurs coutumes. Les chiens, aussi nombreux que curieux, nous observent des pontons.
Et on ne fait pas que passer ! On est invités à débarquer de notre bateau pour embarquer à bord d’une barque à rames traditionnelle en compagnie d’un villageois – activité assurant, en plus de la pêche, un revenu supplémentaire aux habitants. Dans cette embarcation stable et paisible, on mesure de nouveau toute la majesté des pains de sucres, tantôt percés d’impressionnants tunnels.
Au retour, on visite la ferme perlière, spécialité du village. Un processus complexe, nécessitant l’introduction d’un petit intrus dans l’huître qui, en se défendant, produit de la nacre et finit par former une perle. Pour admirer cette œuvre de la nature, voire rapporter un joli souvenir 100 % local, rendez-vous à la boutique.
On y admire les différentes couleurs de perles (en fonction de l’espèce : blanches, vertes, bleues…), mais aussi les différentes qualités. Les moins précieuses présentent des aspérités. On mesure alors toute la complexité du collier de perles parfait : il faut en effet trouver des perles de calibre et de qualité équivalents ! D’où le prix, aussi… Si on a oublié ses moyens de paiement, un employé de la ferme peut nous accompagner ensuite jusqu’à notre bateau avec un terminal de paiement. Compter environ 60 euros pour une petite perle de belle qualité.