Une nouvelle étude relance le débat sur l'origine du cosmos

  • 21/01/2025 à 14h13
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Si la «tension de Hubble» se trouve actuellement au cœur des débats qui opposent certains astrophysiciens, ce n'est pas parce que sa page Wikipédia française est ridiculement courte, mais parce qu'elle se trouve être un élément-clé dans la compréhension de l'expansion de l'univers. Reprenons depuis le début: à l'origine, il y a la constante de Hubble, coefficient de proportionnalité reliant la distance et la vitesse de récession apparente des galaxies de l'univers observable. Ce nombre permet notamment de détermine.

La tension réside en fait dans la différence de mesure existant entre la méthode directe (qui consiste à mesurer directement les distances) et celle qui utilise le fond diffus cosmologique afin de mesurer la vitesse de fuite des objets extragalactiques. Cette différence est d'environ 8%, ce qui, à l'échelle de notre univers, n'est pas rien –d'où pas mal d' empoignades entre scientifiques.

Le Big Bang remis en cause

Un article publié le 15 janvier dans The Astrophysical Journal Letters vient remettre une pièce dans la machine, puisqu'il indique que selon toute vraisemblance, l'univers s'étend actuellement plus vite que ce que les modèles physiques actuels pouvaient laisser imaginer. Professeur associé de physique à l'Université Duke (Caroline du Nord) et principal auteur de l'étude, Dan Scolnic a le sens du résumé: «La tension se transforme désormais en crise», explique-t-il à The Debrief pour décrire la façon dont le monde de la physique est brusquement appelé à réétudier ses certitudes.

Il faut dire que la remise en question du calcul de la constante de Hubble passe par d'importantes interrogations autour de la notion même de Big Bang. C'est l'inventeur du terme, l'astronome Fred Hoyle, qui fut d'ailleurs l'un des premiers à s'ériger en détracteur de cette théorie –après tout, il n'y a sans doute que les imbéciles qui ne changent pas d'avis. «Notre modèle de cosmologie pourrait être brisé», commente Dan Scolnic, qui affirme lui aussi que nos vieux modèles gagneraient sérieusement à être dépoussiérés.

Pour répondre à cette controverse de longue date, Dan Scolnic et son équipe ont eu recours à une «échelle cosmique» s'appuyant sur des données collectées avec l'aide de l'instrument spectroscopique d'énergie noire (DESI). Depuis son emplacement situé dans l'observatoire de Kitt Peak (Arizona), celui-ci observe actuellement plus de 100.000 galaxies. Cela a permis d'évaluer plus précisément les distances entre la Terre et Coma, nom donné à l'un des amas galactiques les plus proches de notre planète.

D'ailleurs, ce n'est pas fini: «Nous nous attendons à ce que les futurs programmes affinent la distance à Coma et aux amas plus proches pour aider à éclairer cette nouvelle fenêtre locale sur la tension de Hubble», ajoutent les scientifiques qui ont travaillé à l'aide de DESI.

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