Antarctique : des chercheurs européens ont extrait de la glace vieille de plus d'un million d'années

  • 13/01/2025 à 14h15
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Des scientifiques, parmi lesquels des Français, ont foré dans les profondeurs de la calotte glaciaire pour retrouver cette glace contenant des informations cruciales pour connaître l'histoire climatique de notre planète. Ils ont ainsi repoussé le précédent record de 400 000 ans.


Plus on fore profond, plus on remonte dans le temps, raconte l'un des scientifiques de l’équipe de recherche européenne qui a participé à un record : l’extraction de glace vieille d’1,2 million d’années. "Avec un carottier, on vient forer la glace en partant de la surface et en descendant de plus en plus profond jusqu’à atteindr le socle rocheux sous-glaciaire qui se trouve à l’endroit qu’on a choisi, à, à peu près, 2 800 mètres de profondeur", détaille le glaciologue Frédéric Parrenin.

Pour atteindre de telles profondeurs il a fallu plus de 200 jours d'opérations de forages. "Cette carotte est ensuite remontée en surface, poursuit Frédéric Parrenin, et ensuite découpée et analysée". Les scientifiques sont restés mobilisés pendant quatre étés près de la base de recherche Concordia. "C’est un contexte quand même un petit peu extrême au niveau des conditions puisqu’on se trouve quasiment au sommet de la calotte antarctique, raconte le scientifique. Cocordia se trouve à plus de 3 200 mètres d’altitude".

"On y va pendant la saison estivale parce que les températures sont un petit peu plus clémentes mais elles dépassent rarement les -30 degrés."

Des efforts qui ont payé puisque la glace qu'ils ont pu extraire est vieille d'au moins 1,2 million d’années. Le précédent record remontait à "seulement" 800 000 ans.

Pour le paléoclimatologue de l'institut des géosciences de Grenoble, ces échantillons sont comme un thermomètre de cette période au climat agité. "Il y a d’autres archives paléoclimatiques, notamment les sédiments marins mais ce que les carottes de glace apportent en plus, c’est qu’elles ont emprisonné des petites bulles d’air qui sont des échantillons de l’atmosphère passée. Il suffit d’analyser ces bulles d’air pour reconstruire la composition de l’atmosphère passée, par exemple les teneurs en CO2. Une des hypothèses c’est que le CO2 déjà à l’époque jouait un rôle sur le climat", explique Frédéric Parrenin. 

Ces carottes de glace millénaires vont maintenant quitter l'Antarctique, direction les laboratoires européens. Elles pourront ainsi nous en apprendre davantage sur le climat d'aujourd'hui.